La nouvelle de la candidature du président sortant Alassane Ouattara pour un troisième mandat en Côte d’Ivoire n’est pas du goût de Guillaume Soro. Exclu de la liste électorale, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne est sorti de son silence.
D’abord, il est exclu de la liste électorale et ensuite le président Alassane Ouattara son père d’autrefois et adversaire farouche de l’heure se porte candidat…encore. Remonté par cette dernière nouvelle, l’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro s’est confié dans une interview accordée au journal français le JDD.
« Il n’y a pas d’interprétation possible. C’est une forfaiture. Il est clairement écrit qu’on ne peut se présenter une troisième fois. D’ailleurs il n’a cessé de répéter au cours du mois de mars dernier – propos validés par ses juristes – qu’il n’était pas autorisé à faire un troisième mandat. », a rappelé le président de Générations et peuples solidaires.
Si pour GKS, Ouattara a franchi la ligne rouge en décidant de se présenter pour un mandat, il se rend bourreau de la Côte d’Ivoire car à travers l’outrage à la constitution, c’est aussi une insulte aux peuples ivoiriens.
Le 6 août 2020, alors qu’il est attendu pour prononcer le discours du 60ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara au pouvoir depuis 2011 revient sur sa promesse faite en mars dernier où il s’engageait à ne pas se présenter pour un autre mandat. Il déclare : J’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat. Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre » suite à de nombreuses exhortations de certains membres de son parti, le Rhdp.
Cette déclaration qui fait planer sur la Côte d’Ivoire des risques d’une nouvelle crise politique attise déjà le courroux des adversaires de l’opposition, notamment son ancien allié Guillaume Soro. L’ancien chef de rébellion a déclaré que par sa nouvelle décision, Ouattara « entraîne la Côte d’Ivoire dans un tunnel d’incertitudes, qui risque de l’atteindre également. Il viole la Constitution ivoirienne. », a-t-il indiqué.
Candidat déclaré au scrutin présidentiel d’octobre prochain, Guillaume Soro a vu son nom biffé de la liste électorale rendue publique la semaine dernière par la Commission électorale indépendante (CEI) à cause de sa condamnation par contumace à une privation de ses droits civiques par le pouvoir d’Abidjan.
Le député de Ferkéssédougou n’annule pas pour autant sa candidature à l’élection présidentielle de ce 31 octobre. « Je maintiens ma candidature parce que j’ai la dictature contre moi, mais le droit avec moi. Une parodie de procès a été organisée à mon encontre afin de me rayer de la liste, mais la Cour africaine des droits de l’homme a cassé la décision du tribunal d’Abidjan. Je suis convaincu d’être en bonne voie pour gagner cette élection », a confié Guillaume Soro.
Aux premières heures de l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara, l’ex-sympathisant du Rhdp s’était empressé d’interroger la réaction du président français Emmanuel Macron qui avait fait l’apologie d’un homme de parole, d’un héros quand en mars, Ouattara avait déclaré sa décision de ne pas briguer un troisième mandat. « Maintenant que Macron s’est invité dans le débat politique ivoirien en félicitant M. Ouattara et en distribuant des bonnes notes, j’attends les sanctions, un carton rouge », a lancé Guillaume Soro dans les colonnes de JDD.
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