Alors que les autorités canadiennes avaient suspendu les expulsions depuis le 17 mars 2020, elles ont contre toute attente décidé de les reprendre très prochainement.
Les demandeurs d’asile qui n’ont pas obtenu le statut de réfugié risquent donc d’être renvoyés dans leur pays. 14 États cependant, comme l’Irak, Haïti ou la République démocratique du Congo ne sont pas visés par ces renvois.
Une décision administrative touche des milliers de personnes dont on a pourtant plus que jamais besoin, d’après deux responsables canadiens avec lesquels RFI s’est entretenu.
Pour Frantz André qui défend les sans-papiers c’est une grande injustice : « C’est totalement criminel. On devrait attendre que la situation de la pandémie s’améliore globalement. Si vous regarder les pays où les gens vont être expulsés, quel est le niveau de risque justement s’ils retournent là-bas ? »
Pour Guillaume Cliche-Rivard, le président de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI) s’est préoccupé par l’urgence de reprendre ces expulsions. « Dans les prochaines semaines, quand on va commencer à entendre que des agents de sécurité dans les hôpitaux ou des préposés à l’entretien ou des concierges dans les hôpitaux ou ailleurs commencent à être expulsés, quels vont être les commentaires et qu’est-ce que les Canadiens vont dire ? On va réaliser qu’on a pas le choix de garder ces gens-là, au final. »
Pour l’heure, aucune date d’expulsion n’a été fixée pour les demandeurs d’asile provenant d’autres pays que le groupe de 14 États qui échappent aux renvois.
Crédit photo: RFI
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