Le voile épais qui s’était refermé sur les tenants et les aboutissants du coup d’Etat de septembre 2015 au Burkina Faso s’est peut-être entièrement déchiré avec la dernière déclaration de Guillaume Soro dont l’implication avait été établie par des écoutes téléphoniques. S’il s’était défendu en niant l’authenticité des écoutes, Soro Guillaume vient d’avouer qu’il n’était pas étranger à ce qu’il s’est passé. Pour lui, il n’a fait que la couverture d’Alassane Ouattara…
Il faudra désormais appréhender l’affaire du « coup d’État le plus bête au monde » sous un autre prisme, concernant l’implication ou non de Guillaume Soro, alors président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Accusé par les écoutes téléphoniques entre le Général Bassolé et lui, Guillaume Soro et ses proches avaient toujours contesté les audios, niant toute implication dans cette affaire.
Cinq ans après, Guillaume Soro, en personne, vient de donner une autre version qui ne laisse de place à aucun doute : il était impliqué dans le coup d’Etat, ou du moins savait exactement tout ce qu’il se tramait au Burkina à cette date.
C’est le quotidien burkinabé « L’Observateur PAALGA » qu’il a fait cette révélation surprenante dans laquelle, il accuse le président Alassane Ouattara d’avoir été en fait le véritable commanditaire du coup, quand lui Soro n’était qu’une couverture.
« Les burkinabé savent désormais, par la bouche du Général Diendéré lui-même la vérité, que c’est Alassane Ouattara en personne qui a envoyé des armes, des munitions et de l’argent en septembre 2015 pour aider le CND à réussir son coup d’Etat », a d’abord déclaré Guillaume Soro. Quid de sa participation dans le putsch manqué ?
Et là, Soro va passer aux aveux dans une affaire dans laquelle il prétendait hier ne rien à voir. « J’ai donc en réalité servi de bouclier, par respect pour le secret d’Etat. Tout le monde sait que c’est Ouattara qui était à la manœuvre, et beaucoup s’acharnent encore contre moi, car j’ai bon dos », a-t-il révélé.
S’expliquant sur cet épisode, Soro Guillaume a affirmé au journal burkinabé que les commanditaires du putsch l’ont présenté comme « le bouc-émissaire de cet épisode triste et douloureux de la vie politique burkinabé, alors même que les responsabilités se situaient à un niveau plus haut ».
Assumant son rôle de « bouclier » de Ouattara dans cette affaire, Guillaume Soro a mis en garde ceux qui du Burkina et de la Côte d’Ivoire voudraient dévoiler des choses pas très catholiques sur lui.
« Si on ouvre le chapitre des implications réciproques dans les conflits politiques des uns et des autres des deux pays, il y aura très peu de donneurs de leçons de morale de part et d’autre de notre frontière », a menacé Soro qui s’est voulu un peu plus précis :
« Pouvez-vous jurer la main sur le cœur que des burkinabé n’ont jamais trempé dans des actions de déstabilisation en Côte d’Ivoire ? », a-t-il interrogé ?
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