Avec une nouvelle campagne intitulée « Black Voices for Trump » (Les voix noires pour Trump), l’actuel locataire de la Maison-Blanche part à la conquête des électeurs noirs des États-Unis à l’approche du prochain scrutin présidentiel de 2020. Fort de ses nombreuses sorties à caractère raciste et de sa politique en défaveur de la communauté afro-américaine, la tâche ne s’annonce pas aisée pour le milliardaire républicain. Il a entrepris vendredi une visite à Atlanta, où il a tenu un meeting à l’endroit de la majorité noire dont ce compose cette ville chargée d’histoire. Une opération de séduction qui n’a pas été au goût de tous ces auditeurs.
« Pendant des décennies, les démocrates ont considéré le vote afro-américain comme acquis », a lancé le milliardaire républicain depuis Atlanta (Géorgie, sud), ville chargée d’histoire. « Honnêtement, les démocrates vous ont abandonnés ». « Sans moi, il n’y aurait pas eu de réforme de la justice et elle a bénéficié aux Afro-américains plus qu’à personne d’autre » s’était, en effet, vanté le président américain, il y a quelques jours.
Pour certains cependant, la présence de Trump à Atlanta, terre de Martin Luther King et noyau du mouvement des droits civiques, est une injure pour tous les Noirs de l’État de Géorgie et une moquerie pour tous les hommes de couleur à travers les Etats-Unis. Le co-fondateur de l’organisation Black Voters Matter (les Votes des Noirs Comptent), Cliff Albright, s’est indigné devant « une imposture » et une démarche « hypocrite » et « insultante » du président américain. « Il n’essaye pas véritablement d’obtenir des voix des Afro-américains, il cherche avant tout à minimiser leur participation ».
Selon un sondage réalisé le mois dernier par Associated Press et le Centre de recherche sur les affaires publiques de l’Université de Chicago, NORC, 81% des Afro-Américains pensent qu’il a aggravé la situation des personnes de couleur alors que seulement 4% pensent qu’il l’a amélioré. 80% des électeurs noirs estiment que Donald Trump est raciste, si l’on en croit un autre récent sondage de l’Université Quinnipiac, rendu public en juillet.
Lors des dernières élections, il n’avait obtenu que 8% des voix de l’électorat noir, contre 88% pour Hillary Clinton, son adversaire démocrate. Pour renverser la tendance en 2020, il compte mettre en avant les bons chiffres économiques des trois années écoulées.
En octobre, le taux de chômage au sein de la population noire était de 5,4%, un chiffre en nette baisse sur la décennie écoulée, mais restent supérieurs à celui au sein de la population blanche (3,2%). Histoire de justifier cet écart persistant, il a déclaré que corriger des années de mauvaises politiques démocrates prendrait du temps, et a promis aux quelques centaines de sympathisants afro-américains rassemblés dans une salle du Georgia World Congress Center, de mettre tout en œuvre pour obtenir un soutien « transracial ».
Source: NN