Œuvre éditée par l’auteur de l’hymne national du Mali, Seydou B. Kouyaté, Sous l’orage fait partie des meilleurs romans de la littérature malienne en particulier et africaine en général. Ce roman s’est révélé comme un véritable reflet de la société africaine tant qu’hier qu’aujourd’hui. Avec son caractère évocateur du phénomène du mariage d’intérêt et du conflit intergénérationnel mérite une relecture.
Dans ce roman, l’auteur met en relief le conflit ouvert qui oppose deux générations, la nouvelle génération et la vieille, les jeunes et les vieux, les modernistes et les conservateurs. Il montre comment la jeunesse, qui se prépare à entrer dans la vie, s’oppose d’une façon résolue à certaines pratiques ancestrales obsolètes, et surtout, refuse de se soumettre à la domination européenne, tout en accusant les ainés de veulerie.
Kany, fille du père Benfa et de Maman Téné, tombe amoureuse de Sanou, jeune collégien et fils de Maman Coumba. Mais cette jeune idylle se bute à un obstacle : la tradition. Garant intransigeant des valeurs africaines, le père Benfa s’oppose farouchement à cette idylle. Il préfère plutôt donner sa fille en mariage à Famagan, un octogénaire, riche commerçant de la contrée et polygame, selon l’éthique africaine. Mais c’est sans le consentement de la fille.
Informée par sa mère de la décision du père Benfa, Kany, en tant que produit de l’école des blancs, refuse catégoriquement d’obtempérer à la volonté de son géniteur. Ainsi nait, dans la famille Benfa, une division au sujet du mariage de Kane.
L’amour va-t-il prendre le pas sur la tradition et l’argent ?
La nouvelle génération a fini par sortir vainqueur. Cette victoire est née d’un côté de l’avance notoire de l’idylle entre kany et Sanou ainsi que la force de la stratégie utilisés pour convaincre les conservateurs. L’échec du père Benfa et acolytes était prévisible d’autant plus que leur choix présentait beaucoup de failles. Il était vieux et marié déjà à deux femmes. Cependant, il avait le soutien de la tradition et avait aussi de l’argent. Avec Famagan, la fille du père Benfa n’avait aucune chance d’avenir d’où son refus catégorique. Son amour pour Sanou grise toutes les cartes du vieux Famagan.
L’argent ne prend -il le pas sur l’amour de nos jours ?
La tendance semble changer. Les octogénaires, avec leur argent s’emparent facilement avec les jeunes filles. L’argent est devenu le maitre mot de toutes les relations. Beaucoup de projets de mariage entre jeunes se voient briser par l’introduction d’un octogénaire riche.