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Les peuls et le tambin

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LES PEULS
Originaire d’Afrique de l’est, les Peuls sont sans doute le fruit d’un métissage entre noirs d’Egypte et Hébreux. Éleveurs, pasteurs nomades, les Peuls ont traversé à travers les siècles l’Afrique d’est en ouest à la recherche de pâturage pour leur troupeau. Ils sont aujourd’hui dispersés dans plusieurs pays (principalement) d’Afrique de l’ouest : Mauritanie, Sénégal, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone, Liberia, Côte d’ivoire, Mali, Burkina Faso, Niger jusqu’au Cameroun !

LES PEULS DU FOUTA DJALLON
Même si aujourd’hui une bonne partie d’entre eux sont sédentarisé, il n’en reste pas moins que leur relation à la vache est sacré. Une partie d’entre eux se sont installés dans les montagnes du Fouta Djallon en Guinée (Diallo, Barry, Bah, Sow, Baldé…)..

Autrefois les Peuls jouaient des flûtes faîtes avec des cornes de bêtes ou encore des feuilles de papaye !

Il existe une grande variété de flûte peule suivant les régions et les pays (Mali, Niger, Burkina, Guinée…). Les matériaux utilisés sont différents, ainsi que le nombre de trous (flûte à 3, 4,5, 6 trous), la gamme utilisée et le répertoire joué. En Guinée, au Fouta Djallon, les Peuls ont rencontré une plante particulière « le tambin » qui leur a permis d’élaborer une flûte originale à 3 trous, avec laquelle ils ont élaboré une technique de souffle originale.

Contrairement aux Malinkés (la flûte est un peu instrument peu courant), la flûte est l’instrument le plus représentatif des peuls principalement du fait de son statut de nomade.

LES FONCTIONS DE LA TAMBIN
Au Fouta la tambin a eu différentes fonctions :

Elle permettait tout d’abord de s’amuser derrière les animaux, d’appeler les bêtes et de rassembler le troupeau. Il y a des airs de flûte spécialement dédiés à cela (Haré waldé notamment parfois considéré comme la première musique de la flûte peule). Dans ce contexte le flûtiste joue beaucoup dans les graves. Lorsque le berger a fini de rassembler le troupeau, il se retrouvait auprès du feu pour passer la nuit, c’était là une autre occasion pour lui de jouer la flûte. La flûte est l’instrument du solitaire : le berger étant souvent seul en brousse avec ses bêtes, il pouvait passer le temps avec son instrument, de surcroît facile à transporter.

La flûte permit également d’appeler les musulmans à la prière sans éveiller les soupçons des non-musulmans. Le flûtiste imitait l’appel muezzin « Ala wak b… ». Lors de la « guerre sainte » les flûtistes transmettaient les plans de guerre à travers leurs flûtes. Les peuls recevaient les ordres sans que leurs adversaires ne comprennent.

LES NYAMAKALAW
Chez les peuls on appelle communément les musiciens « nyamakalaw ». L’origine de ce mot serait l’association de deux mots poular (langue peule) : « nyama » qui désigne une « démangeaison qui s’attaque à la peau » et « kala » « n’importe qui, n’importe ou ». Nyamakala correspond donc une maladie qui s’attaque à tout le monde : la musique.

Les nyamakalas est (à peu près) l’équivalent des griots chez les malinkés. La grande différence réside dans le fait que l’on ne naît pas nyamakala, on le devient, souvent par amour de la musique (ce qui n’est pas très bien vu par les bonnes mœurs sociétales). Nous ne pouvons donc pas définir les nyamakalas à partir de leur nom patronymique : ils peuvent aussi bien être Diallo, Barry, Sow, Bah ou Baldé…

L’ORCHESTRE PEUL
Certains nyamakalas sont acrobates : certains tournent à grande vitesse dans une calebasse, d’autres prennent leur élan, saute et retombe sur leur fesse… Musiciens et acrobates permettent de distraire la population et de célébrer les fêtes populaires. On reconnaît souvent les nyamakalas à leur ample pantalon blanc qu’on appelle « baraya ». Les instruments joués sont : tout d’abord la flûte (« tambin »), le « bailon » arc à un corde (très rare de nos jours), le nyenyeru (violon mono-corde), le tunni (sorte de flûte avec membrane, ayant une petite calebasse comme caisse de résonance), le « lâlâ » (appelé « wassa khoumba » chez les soussous), la calebasse jouée avec les dix doigts ornés de bagues en fer, le djembe fouta (son grave, peau pas très tendue)… Le chanteur a également une fonction très importante dans la musique peule.
Certains groupes de nyamakalas privilégient l’ambiance et les acrobaties alors que d’autres groupes se concentrent plus spécifiquement à la musique.

Il n’est pas rare d’entendre plusieurs flûtistes jouer ensemble, c’est une pratique relativement courante chez les peuls.

Il y a plusieurs accompagnateurs et un soliste.

Parfois il est possible d’entendre 4 ou 5 flûtistes jouer ensemble (voir plus).

LES GRANDS FLUTISTES PEULS
Retenons quelques noms de grands flûtistes qui ont marqués l’histoire de la musique peule de ces cinquante dernières années :
feu M’Bira (Labaya, province de Kindia)
feu Koyra (Labaya, province de Kindia)
feu Maora Dinkon (Mamou)
feu Camara Laye
Kinfi Biro (Sangaredi, province de Boke)
El Hadj Modiere (Conakry)

Il y a aujourd’hui une certaine inquiétude chez les musiciens peuls, ils constatent qu’il y a peu (ou pas) de jeunes qui perpétuent ces instruments, y compris la flûte.

Il serait impossible de mentionner intégralement le répertoire musical peul, retenons cependant quelques grands thèmes fameux :

Hare walde, muezlin, modiere, dale, mariama diallo, 56…

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Written by LAST OF AFRIKA

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