L’orthographe « vodou » est une déclinaison phonétique du terme de langue Fongbé : Vodoun. Il est difficile pour l’oreille européenne d’entendre toutes les subtilités phonétiques des langues fongbé et yoruba. En l’occurrence, la terminaison « n » dans « vodoun » est quasi inaudible pour les européens non-initiés aux fines sonorités des langues des groupes gbé (Ewe, Adja, Fon, Gen, Phla-Phera, parlées au Bénin, Ghana, Togo, Nigéria) et yoruba (langue du groupe Kwa : Yoruba-Nago parlées principalement au Bénin et au Nigéria).
Au Bénin, le terme « vodou » n’est pas employé. C’est bien le mot fongbé « vodoun » qui sert à désigner les dieux et les pratiques religieuses qui leurs sont propres.
Vaudou en Haïti, Voodoo pour les anglais…L’écriture du terme désignant le vodou varie ainsi selon ce que les colons ont phonétiquement rapportés. Il est à noter que le terme « orisha » qui désigne les dieux en langue yoruba, implantés par les populations esclavagées venues du golfe de Guinée, est utilisé de nos jours encore au Brésil à l’exclusion du mot « vodoun ».
Les différents chercheurs qui ont étudié la religion vodou du Ghana au Nigéria en passant par le Togo et le Bénin, ont su noter l’importance des nuances phonétiques qui apportent aux mots des sens très différents, sans néanmoins, utiliser en français d’orthographe commune.
Bernard Maupoil écrit Vodũ (ndla : avec un tilde sur le u). Le photographe et ethnologue Pierre Fatumbi Verger utilise le terme « vodoun ». L’ethnologue Albert de Surgy écrit « vodu », l’anthropologue Klaus Hamberger et l’historienne Dominique Juhé-Beaulaton utilisent l’orthographe « vodou », celle que nous avons retenue.
Que signifie le terme « Vodoun » ? Kéfil Houssou, (guide béninois au Musée château Vodou) le traduit de cette manière :
VO : Se mettre à l’aise, ne pas s’entourer de préjugés.
DOUN : Puiser, extraire, aller chercher.
Cela signifierait donc dans la pratique : « Aller en harmonie puiser dans l’invisible ce dont les hommes ont besoin pour s’épanouir dans le monde visible ».
Les « vodou » étant ces déités ancestrales profondément liées aux forces vitales de la nature dont elles tirent leurs puissances et leurs pouvoirs, difficiles à comprendre, craintes, mais si utiles aux hommes.
En résumé, la complexité et la diversité des rites et des cultes vodou en Afrique tendent cependant dans leurs différentes cosmogonies, au même objectif : Aider les humains et donner un sens à leur vie, préparer leurs passages vers le pays des morts, en intégrant cette existence dans un cosmos peuplé d’ancêtres et de dieux dont les pouvoirs peuvent être aussi utiles que redoutés.
« Ces cultes s’adressent en principe, aux forces de la nature et aux ancêtres divinisés et forment un vaste système qui unit les morts et les vivants en un tout familial, continu et solidaire. »